samedi 31 août 2024

Édouard Michaud • Faneuse | Les rendez-vous du vers







Une autre version du poème donne, au quatrième vers, froid et non frais.

Puis le septième et le huitième vers sont littéralement différents :

Et le vent est plus doux tant la belle superbe
Avec ses bandeaux courts bruns sur son front étroit.

Et enfin, au vers terminal, étreint remplace éteint, ce qui semble, dans ce deuxième cas plus approprié ; mais j'ai laissé la première version telle quelle, tant l'oisif qu'est le vent dont le sud fait son verbe me semblait irremplaçable.

lundi 3 juin 2024

Charles Chalmette • La boucherie | Les rendez-vous du vers






Aurélien Ridon du Mont aux Aigles • Concoctage | Les rendez-vous du vers





« Concoctage », poème n°139 de mon ouvrage n°6. 698ème poème publiable.



Jean Le Sage • Aux abreuvoirs | Les rendez-vous du vers






Aux abreuvoirs




Jean Le Sage





L'été, le soir des jours brûlants,
Les bœufs vont des grasses prairies,
Tout le long des berges fleuries,
Calmes et doux, à pas très lents ;

Ils vont aux gués, les beaux bœufs blancs,
Dans les sources jamais taries
Rafraîchir leurs gorges meurtries,
Laver leurs gros fanons ballants.

Et quand, joyeux, dressant leur queue
Ils plongent dans cette onde bleue
Où flambe le couchant vermeil,

Il semble qu'en l'eau qui rougeoie,
De leur large narine, on voie
Tomber des gouttes de soleil.

Marie Dauguet • La vieille église | Les rendez-vous du vers






La vieille église




Marie Dauguet





Vieille église en prière au bord du firmament,
Je m’assieds à ton seuil, dont la douceur me tente.
Autour de moi plus rien qu’un étincellement
Soyeux ; la solitude, et cette odeur de menthe.

Tu domines l’espace où rêvent les vents bleus,
Les prés couleur de ciel, les seigles en javelle,
Le primitif village, avec ses toits rugueux,
Et le temps et mon cœur, toute la vie réelle.

La bourrache azurée, que le soleil étiole,
Du serpolet séché, des remous d’herbe folle,
Où des papillons bleus frissonnent enlacés,
Entourent ton portail et ses pavés cassés.

Sur des coquelicots, brusques taches vermeilles,
La molène élevant partout ses thyrses d’or,
S’alentit la chanson fluide des abeilles
Qui bercent le sommeil millénaire des morts.

Car on découvre encor, dont s’orne ta muraille,
Des dalles où l’on voit dormir des chevaliers,
Très dignes sous le casque et la cotte de maille,
Avec leur chien fidèle assoupi à leurs pieds.

Et, baume caressant la trace des cilices,
Parmi le grand silence, à ton porche arrêté,
Aujourd’hui le soupir frais d’un orgue est monté,
Jusqu’à l’âme, portant ses langueurs séductrices.

Quand je rêve à ton seuil, ayant soif, ayant faim
D’Idéal, mendiant que la misère écrase,
Comme il coule à pleins flots sur mes plaies en extase,
Le baume guérissant du Bon Samaritain.