La maison
Léonce Depont
Non loin du pauvre champ que l'humble main cultive,
À l'endroit où le pré se termine en sentier,
Dans la vieille maison, coud la compagne active
De l'homme, du labeur des aïeux héritier.
Tous deux, bien que s'affaisse et geigne la solive,
Sont heureux là : leur cœur s'y donne tout entier.
Semer le blé, faucher l'herbe, cueillir l'olive,
Respirer en passant l'odeur d'un églantier :
Voilà leur vie. Émus, candides et fidèles,
Dans le jardin rempli d'oiseaux et d'asphodèles,
Leur travail achevé, tous deux viennent s'asseoir
Devant la maison grise où les aristoloches
Grimpent, pour écouter, dans l'air calme du soir,
Se plaindre l'âme errante et lointaine des cloches.