vendredi 4 octobre 2024

Aurélien Ridon du Mont aux Aigles • Le fenil | Les rendez-vous du vers






« Le fenil », poème n°157 de mon ouvrage n°1. 206ème poème publiable. Poème en pentadécasyllabes, vers que j'ai maintes fois utilisés dans mon ouvrage n°1, se lisant sur un rythme de 7//8.
Poème « de jeunesse », ou disons plutôt poème des débuts de mes écrits agrestes. Rien d'exceptionnel ; je le publie ici par « variété », et pour dévoiler de quel suc était faite ma plume de cette époque (pas si lointaine, 2020).



Le fenil




Aurélien Ridon du Mont aux Aigles





Le fenil au frêle toit qu’arénèrent les lourdes neiges
Durant un hiver trop long a de la ruine le masque.
Solitaire en un bocage où le temps semble lent et flasque,
Il résonne à l’abandon de la campagne qui l’assiège.

Le foin n’y pourrit jamais, le gros vent le fouette à plein :
Un air au picard silence ayant sur les ondes des plaines
Diligenté des rafales aux accents de pluies vilaines,
Qu’excellemment ajouré, le fenil, bien que vieux, contient.

Un hameau, en d’autres temps, se trouvait sis à son endroit.
Sous quelque gratuite guerre, il disparut ; et sur ces terres,
Bien à peine on se figure un cours de vie complémentaire
À celui qui animait le village aux vignes et bois.

Bien rempli, l’été brûlant, il semble ainsi d’or déborder,
De panaches dégueuler : quelque sentiment d’assurance
Pour le repli des saisons, sorte de futur en gérance,
Quand il abrite la paille en plus du bon foin régulier.

Le fermier qui le garnit — alternativement, le vide —
Au cimetière, non loin, va poser parfois sa présence,
Mêler aux mémoires sèches sa pensée prise d’absences,
Puis reprendre ses travaux que rythment les éphémérides.

Fenil à l’humble l’apparence, écho des masures d’antan,
Parmi les glèbes, posé, et près des prés, prêt au fourrage,
Âme d’un plat paysage, en noble retrait du village,
J’associe à ton repos toute flânerie m’habitant.

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