La glèbe
Jules Alby
Elle couvre les longues pentes,
Elle tapisse les vallons,
S'étend sur les plaines fuyantes
Que soulèvent des mamelons.
Massive, compacte et pulpeuse,
Lourd vêtement matelassé,
Elle ouate l'écorce rugueuse
Du globe malingre et glacé...
La Glèbe !... Matière pétrie
De sang, de poussière et de pleurs ;
Fumier sinistre, mais patrie,
Qui tient tout, les corps et les cœurs !
En son sein tout être prend germe,
Agite sa vie un moment
Sur le limoneux épiderme,
Puis retourne au noir sédiment !
Parfois de la tragique fange
S'élance une plante en sa fleur,
À l'éclat fascinant, étrange,
À la saine et fauve senteur.
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