jeudi 30 mai 2024

Aurélien Ridon du Mont aux Aigles • La génisse couchée | Les rendez-vous du vers





« La génisse couchée », poème n°98 de mon ouvrage n°6. 657ème poème publiable.

Le verbe circuir est un de ceux que jai le plus souvent utilisés dans mes poèmes. Sa conjugaison admise donne Je circuissais ; En circuissant, etc. Comme au septième vers de ce poème, j’ai dans mes écrits pris l’habitude — sans parler véritablement de licence poétique — de n’utiliser qu’un seul s dans ces cas précis, et j’ai préféré conserver cette habitude, cela sonnant mieux, me semble-t-il.



La génisse couchée




Aurélien Ridon du Mont aux Aigles





Couchée sur son côté, tachetée par les coups
Du soleil délayant, sauvage et sans rougir,
Ses chaleurs autant que ses chantonnants soupirs,
Une amorphe génisse en l’alpage maugrée,

Meugle à bas tons, timide, exprime en ce vert pré
On ne sait quel émoi, quel savoir animal.
Le bronze de sa cloche, en un repos total,
Caresse les boutons d’or dont l’herbe est jonchée.

Une altière montagne à son dos est dressée,
Trois milans y tournoient autour d’un pic rocheux,
Circuisant on ne sait quel instinct giboyeux,
Ou faisant seulement part au tableau parfait.

La cime des vieux pins auxquels le bleu ciel plaît,
Chatouille la blancheur estompée de ses nues.
Le vert ci-conjugué, dans le soir, diminue,
Et laisse place enfin aux teintes d’acajou.

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